Los Angeles - 2024
Remixé par Graf82
Interview réalisée en 1946 par Don Harvey de :
Madame Lillian Gish
Actrice Hollywoodienne
1893-1993
Traduction :
Don Harvey : Aujourd'hui en invité dans notre studio, dans cette interview transcrite, une star dont la carrière dans le cinéma fait partie de la cavalcade colorée de cet art. Elle a commencé avec l'historique Naissance d'Une Nation de D. W. Griffith. Elle a été vue sur les écrans du cinéma du monde entier et d'innombrables films depuis lors, et son dernier véhicule vedette, la production en Technicolor de David O. Selznick, Duel Au Soleil. C'est un grand plaisir de vous présenter, l'une des premières véritables dames de l'écran, Madame Lillian Gish.
Lillian Gish : Et je vous assure que c'est un plaisir d'être là pour moi aussi.
Don Harvey : Parlez-nous des scénaristes de l'époque des films muet Madame Gish.
Lillian Gish : Il n'y en avait pas ! Nous utilisons la forme de la commedia dell'arte, ce qui veut dire que nous improvisions autour du sujet.
Don Harvey : Je comprends que vous avez commencé avec les films de D. W. Griffith, était-il agréable de travailler avec lui ?
Lillian Gish : Merveilleux ! Il était Monsieur Cinéma. Depuis qu'il a inventé la technique que l'on utilise dans les films aujourd'hui. Vous voyez, ma soeur Dorothy et moi jouons au théâtre avec mère depuis nos 4 et 5 ans. Nous avions atteint le stade où nos jambes devenaient un peu trop longues pour des rôles d'enfants. Nous avons donc demandé à M. Griffith de nous embaucher. Lorsqu'il nous a demandé si nous pouvions jouer, nous nous sommes grandit et avons répondu, nous sommes du légitime théâtre ! Je ne veux pas dire savez vous lire des lignes, dit-il, je veux dire savez vous jouer !
Don Harvey : Que voulait-il dire par là ?
Lillian Gish : C'était l'époque des films muet et puisqu'il n'y avait pas de dialogue, la capacité de lire des lignes était inutile.
Don Harvey : Bien sûr, maintenant que le cinéma a trouvé une voix, Miss Gish, puisque vous avez eu tant d'expérience à la fois au théâtre et à l'écran, peut-être pourriez-vous nous dire quelles sont les différences entre les deux médiums ?
Lillian Gish : Eh bien, je pense que la meilleure façon de l'expliquer est de parler de musique. Vous pouvez être capable de jouer parfaitement du piano, mais avant de pouvoir faire la même chose avec le violon, vous devez apprendre une nouvelle technique sur toute la musique. Par exemple, si vous avez déjà été assis à l'arrière d'une salle de théâtre et que vous avez entendu l'un des acteurs chuchoter sur la scène, vous savez que si il chuchotait vraiment, vous ne pourriez pas l'entendre. Sur l'écran, lorsque l'acteur joue la même scène, il chuchote vraiment et le son est amplifié dans la plus grande salle de cinéma du monde. Bien sûr, le théâtre a la chance d'avoir la troisième dimension, mais d'un autre côté, l'écran a l'intimité d'un gros plan.
Vous pouvez regarder dans les yeux d'un bon acteur et savoir exactement ce qu'il ou elle pense.
Vous pouvez regarder dans les yeux d'un bon acteur et savoir exactement ce qu'il ou elle pense.
Don Harvey : Vous nous en donneriez un exemple ?
Lillian Gish : Prenons Dorothy McGuire dans Le Cottage Enchanté, Dorothy est très belle mais le rôle l'a emporté sur la laideur, et à l'écran elle l'était, même dans les gros plans les plus intenses. Et pas à cause de maquillage ou trucage mais parce qu'elle l'a voulu. Et je pense qu'elle ne porte pas de maquillage du tout.
Don Harvey : Pas de maquillage du tout ? Je pensais que tous les acteurs et actrices portait du maquillage à cause de la puissance des projecteurs qui retire de la couleur à la peau.
Lillian Gish : Mais ce n'est pas le cas pour certains d'entre nous.
Par exemple, je préfère ne pas porter de maquillage à l'écran, heureusement je peux crier sans. Je ne comprends pas très bien la raison scientifique, mais cela a quelque chose à voir avec la façon dont ma peau reflète la lumière. Souvent, je peux me passer de maquillage, même dans les films en technicolor.
Par exemple, je préfère ne pas porter de maquillage à l'écran, heureusement je peux crier sans. Je ne comprends pas très bien la raison scientifique, mais cela a quelque chose à voir avec la façon dont ma peau reflète la lumière. Souvent, je peux me passer de maquillage, même dans les films en technicolor.
Don Harvey : En parlant de films en Technicolor, Miss Gish, combien en avez-vous fait ?
Lillian Gish : Un seul jusqu'à présent, et il marque une autre première dans ma carrière. Naissance d'Une Nation a été mon premier film. Le Cygne était mon premier film parlant et maintenant Duel Au Soleil de David O. Selznick, est mon premier film en Technicolor et j'en suis très excitée.
Don Harvey : J'ai entendu dire qu'il était très bon.
Lillian Gish : Le film de la décennie, comme vous le savez, tout au long de l'histoire du grand écran, depuis Naissance d'Une Nation et La Caravane vers l'Ouest, je suis jusqu'à aujourd'hui, dans les plus grands films produits aux États-Unis qui ont été ceux dont le thème de base était Américain, comme Duel au soleil. Avec cette légende passionnée de notre grand état du Texas dans les années 1880. Chaque décennie est marquée par l'un de ces grands films américains. Dans les années 20 nous avions La Grande Parade, dans les années 30 Autant en Emporte Le Vent et je crois que le grand film américain des années 40 s'avérera être Duel Au Soleil.
Don Harvey : Merci beaucoup Madame Lillian Gish d'être notre invitée aujourd'hui.
Lillian Gish : Mais je vous en prie, au revoir.
Don Harvey : Mesdames et messieurs, vous venez d'entendre une interview de Miss Lillian Gish. L'une des plus grandes personnalités de la scène et de l'écran, que l'on pourra bientôt voir dans la prochaine production Technicolor de David O. Selznick, Duel Au Soleil.